Thursday, January 26, 2012

La fertilisation et la pollinisation


Tout le monde est convaincu de l’importance de la culture « bio » et du concept de l’agriculture « propre ».
Cependant, vouloir manger « propre » c’est devoir accepter quelques contraintes !
En effet, chaque plante réagit aux facteurs qui l’entourent d’une manière différente donc au Verger de Marie, et partout où l’on suit une agriculture « propre » il est impossible de prévoir une production conforme et identique à chaque instant. Pourquoi ?
1)      La fertilisation :
Fertiliser les cultures est une nécessité, même quand on parle « propre ». Cependant la fréquence de fertilisation et la qualité de l’engrais utilisé affectent très fortement le produit final.
Les engrais organiques à faible teneurs de fertilisants, qu’on utilise ne permettent pas la production en série de tomates du même calibre, par exemple.
Ces engrais assurent une survie de la plante, et maintiennent son état.
La production au Verger de Marie ne peut être comparée aux cultures où l’on administre une fertilisation systématique.
A titre d’exemple, le persil:
Dans une culture conventionnelle, le persil est fertilisé deux à trois fois par semaine avec des engrais solubles de très haute performance,  qui possèdent la propriété d’induire une croissance des feuilles et la production d’une tige haute et dure, le tout dans un vert fort et intense.
Pratiquement, il s’agit de « brusquer » le cycle du persil en accélérant sa croissance, sans prendre en considération le temps d’accumulation des vitamines et autres nutriments.
Choisissez : le persil authentique odorant et nourrissant, ou bien de belles feuilles vertes parfumées à l’eau ?
2) La pollinisation :
Les fruits comme la tomate, les concombres, le melon, ou les haricots proviennent de la pollinisation des fleurs.
Ce phénomène naturel est souvent altéré par les intempéries  et de ce fait, une pollinisation dite « imparfaite » se produit et seules les parties fécondées de la fleur se développent en fruit.
Ainsi, on obtient des fruits à la forme un peu bizarre, par exemple enflés d’un seul côté.
Pour remédier à ce faux problème l’agriculture conventionnelle propose les hormones d’induction de fructification. Ces hormones, indifféremment de la pollinisation naturelle, provoquent le renflement des parties femelles de la fleur en fruits sans que celles-ci ne soient fécondées en augmentant le volume d’eau dans les cellules.
On pourrait comparer ceci à une grossesse sans bébé !!
Ces hormones garantissent une forme parfaite et conforme pour tous les fruits.
Inversement, quand il y a pollinisation naturelle, c’est le nombre de cellules qui augmente et non leur volume, et donc il y a accumulation de nutriments.
N’avez-vous pas remarqué, quelques fois quand vous coupez une tomate que les graines sont vertes et repliées sur un coté alors que le reste du fruit est vide ?
Ne trouvez-vous pas quelques fois des tomates à la texture un peu spongieuse ?
Une fois de plus, il faut choisir : La forme parfaite gonflée à l’eau ou les nutriments réels dans un fruit un peu moins agréable aux yeux ?
A suivre : les maladies, la météo, et les insectes.

Saturday, March 12, 2011

Les strategies de lutte


Les Pesticides – Le revers de la médaille…
L'utilisation des pesticides en agriculture remonte à l'antiquité. L'usage du soufre paraît remonter à 1000 ans avant J.C.
Le terme « pesticide » regroupe trois catégories :
·         Insecticides
·         Fongicides
·         Herbicides
En effet, l’usage des pesticides est indispensable à la production des fruits et légumes de qualité.
Cependant, cet usage doit répondre à plusieurs critères, que nous allons expliquer dans ce qui suit :
1.    Identification du ravageur et des conditions :

a.    Identifier le ravageur : en effectuant un contrôle régulier, et quotidien de toutes les cultures et en identifiant les maladies et insectes présents.

b.    Evaluer le danger : la présence de pucerons (proies) par exemple n’est pas dangereuse si elle est accompagnée de coccinelles (prédateurs). On parle aussi de seuil de nuisibilité, c’est  la population de ravageurs qu’on puisse tolérer sans intervenir.

c.    Connaître le ravageur et son cycle de vie : chaque ravageur a son cycle de vie, au cours duquel il est particulièrement vulnérable à certaines étapes ; par exemple, pulvériser un insecticide qui agit sur l’insecte adulte ne sert à rien si notre ravageur est encore au stade larvaire !

d.    Connaître les paramètres météo : si la température suit une tendance décroissante, les insectes devraient se faire rares. Par contre, si on remarque quelques insectes ravageurs, et que la température semble suivre une tendance croissante, alors il n’est pas question de négliger la situation !

2.    Choix du pesticide :
Les pesticides se présentent sous plusieurs formes et ont plusieurs modes d’action.
a.    Les « systémiques » : ils circulent dans la sève de la plante, un peu à la manière des médicaments qui circulent dans le sang.
b.    Les « systémiques locaux » : ils pénètrent dans la plante mais restent immobiles.
c.    Les produits « de contact » : ils restent en surface.

3.    La période de rémanence : elle indique la durée d’action du produit. Elle va de quelques jours à quelques semaines. Il est extrêmement important de respecter cette période : on ne peut pas consommer un légume traité sans que cette période ne soit écoulée !!

4.    La LMR : La Limite Maximale de Résidus, c’est la quantité de résidus tolérable pour une molécule dans un produit. Au-delà de cette limite, la consommation devient dangereuse !!!

Il existe plusieurs autres critères, mais voici en général les choses à savoir.
Donc, il n’y a pas de risque à utiliser ces pesticides si on respecte les normes. De plus, si on observe continuellement les cultures, on peut réduire l’utilisation à un minimum.
Seulement, qu’en est-il de la situation au Liban ?
Malheureusement, nous sommes loin de toutes ces réglementations !
Peu nombreux sont les agriculteurs conscients de ces pratiques. Rares sont ceux qui respectent la période de rémanence, ou bien ceux qui se consignent aux doses prescrites et par conséquent ne dépassent pas la LMR dans leurs produits.
Les stratégies de lutte se basent plutôt sur un système aveugle de pulvérisations successives par précaution et sans observation étudiée du terrain…
En résumé, comme les médicaments humains, les pesticides peuvent être parfaitement bénéfiques, mais aussi, s’ils sont utilisés à tort et de manière erronée, ils sont la cause de nombreux troubles et dérèglements de la santé !

Au Verger de Marie

Nous, au Verger de Marie, avons opté pour une stratégie de lutte axée sur l’observation des ravageurs, ainsi que sur un choix de pesticides naturels, et diverses pratiques culturales que nous allons exposer dans ce qui suit :

1 – L’observation des ravageurs :

Une observation des cultures est effectuée quotidiennement afin de déceler la présence des ravageurs. Cette observation nous permet de garder les populations de ravageurs à des seuils tolérables, et nous permet de contrôler de manière plus efficace, les dangers potentiels. Ainsi, une plante infestée pourrait être supprimée afin d’éviter la propagation de la maladie ou de l’insecte, ou bien traitée par l’une des techniques de lutte disponibles.

2 – Les pesticides naturels :

Voici quelques exemples des pesticides naturels utilisés :
·         Le savon de Potassium : Efficace conte les pucerons et autres insectes.
·         L’eau de piments : la macération de piments dans l’eau produit un insecticide très efficace.
·         Les champignons « parasites » des parasites : à titre d’exemple, un champignon, le Trichoderma harzianum est très efficace contre le Botrytis cinerea ou pourriture grise des laitues, fraises, vignes, etc…

Cette liste n’est qu’un échantillon de notre arsenal contre les ravageurs et maladies. Mais la vraie astuce c’est de ne pas en arriver là, c'est-à-dire de lutter contre les ravageurs avec les bonnes pratiques culturales.

            3 – Les pratiques culturales :

Garder le terrain propre de tous résidus, espacer les cultures, irriguer selon le besoin, et bien d’autres pratiques sont indispensables à réduire les risques phytosanitaires. Une des techniques les plus importantes c’est la polyculture, ou « intercropping ».

En optant pour ce modèle, qui implique la répartition du terrain en plusieurs petites parcelles où l’on trouve une grande variété d’espèces cultivées, nous luttons plus efficacement contre les ravageurs, voici un exemple :

Le puceron gris des crucifères attaque spécifiquement les choux, choux-fleurs et brocolis. Devant un espace planté exclusivement de ces espèces, le puceron se propagera à une vitesse incontrôlable, ayant de la nourriture en abondance. Ce même puceron, devant une 
parcelle contenant un peu de choux, des laitues, des blettes, du romarin, des oignons, et du coriandre, aura une propagation très difficile et son contrôle sera beaucoup plus facile !

De même certains légumes comme l’ail, l’oignon et le piment ont des propriétés insectifuges répulsives. Leur présence entre les autres cultures réduit considérablement les attaques d’insectes !

En conclusion, nous suivons une stratégie complète pour garantir un produit ayant un maximum de qualités, sans nuire à votre santé, ni à l’environnement. Visitez notre site régulièrement pour plus d’informations !









Thursday, January 6, 2011

La plantation


Une plantation suivant les bonnes pratiques culturales permettra de réduire le coût de production même si l’investissement initial est plus élevé, parce qu’elle fera éviter ultérieurement les coûts de réparation des dégâts et réduira les interventions chimiques.

Juste avant la plantation, désinfecter les plants en trempant le bas des plateaux alvéolés dans un fongicide naturel.
Au cours de la plantation, essayer encore d'éliminer les plants malades et chétifs.

La densité de plantation est un facteur très important : l’agriculteur a tendance à adopter une densité très élevée, c’est-à-dire un nombre élevé de plantes par m2.

Bien entendu, cela lui permet de profiter d’un maximum d’espace. Seulement, en faisant de la sorte il s’expose à un risque plus élevé d’apparition de maladies fongiques.

En effet, un bon espacement permet un meilleur ensoleillement et une bonne aération de la culture, donc une réduction des maladies fongiques.

De plus, une culture avec un bon espacement permet d’obtenir une meilleure qualité, en termes de masse et de forme.

A titre d’exemple, pour la tomate la densité de plantation recommandée est entre 1,8 et 2 plants/m2, mais selon une étude effectuée en 2008 au Liban* les densités de plantation de la tomate varient entre 2,5 plants/m2 et 3,3 plants/m2.
De ce fait, la fréquence des interventions chimiques sur la tomate sous serre au Liban, varie de une à deux fois par semaine !


*Enquete sur la gestion phytosanitaire de la tomate printaniere cultivee sous serre dans le caza de jbeil et quantification de la teneur en endosulfan Z. R. ZIND Université saint esprit de Kaslik, Faculté des sciences agronomiques, B.P. 446 Jounieh, Liban

Friday, December 10, 2010

Les mauvaises pratiques - La preparation du sol


La préparation du sol
La préparation du sol est sans doute une étape extrêmement importante du cycle de production. Elle comprend la stérilisation du sol contre les divers ravageurs, le labour ainsi que la fumure de fond.

La stérilisation devient nécessaire suite à une « monoculture » - la monoculture étant la plantation au même endroit de la même culture sur plusieurs cycles -  car certains ravageurs spécifiques de cette culture se multiplient et trouvent un foyer dans le sol.

La stérilisation est applicable aussi même sans monoculture si besoin est.
L’une des méthodes actuellement en pratique au Liban, et malheureusement un peu partout au monde, est la fumigation au bromure de méthyle.

Le bromure de méthyle est un gaz incolore, inodore, très volatile, et très toxique, qui est injecté dans le sol, sous des bâches en plastique qui l’empêchent de s’évaporer dans l’atmosphère, tuant ainsi sans discrimination,  TOUT les organismes du sol.


Seulement voilà, le revers de la médaille est inquiétant.
Ce produit est déjà interdit dans de nombreux pays, suite à des études qui ont soupçonné son potentiel cancérigène* vis-à-vis de l’utilisateur (notamment le cancer testiculaire), mais surtout, suite à son pouvoir destructeur considérable de la couche d’ozone (40 fois celui des CFCs !)

De plus, sa solubilité dans l’eau fait qu’il contamine les nappes phréatiques.

* Les études citées n’ont pas pu classer le bromure de méthyle comme agent causal du cancer testiculaire, mais ont constaté une plus forte mortalité due au cancer testiculaire chez les hommes à exposition chronique au produit.
Agency for Toxic Substances and Disease Registry (ATSDR). Toxicological Profile for Bromomethane. U.S. Public Health Service, U.S. Department of Health and Human Services, Atlanta, GA. 1992